682
S. 1
Extrait.
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Sire,
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Après avoir servi en qualité de Traducteur de la Direction Provinciale des
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Accises et peages depuis le 25 May 67, (epoque de l’année financiere) je fus si
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heureux de recevoir ma commission présente de Garde-magazin au Licent d’ici
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le 24 Janvier 77 en benissant l’aurore la plus auspicieuse du Siècle vivant. Dieu
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a exaucé mes voeux quotidiens, et Votre Majesté me pardonnera le dégout
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de mon detail; car c’est le puits de la Verité, et la trahir, est la seule felonie,
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dont je me sens capable, d’après l’ordre de Cabinet du 15 Octobre dernier.
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Le garde du magazin et l’inspection du Licent ont été originairement
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combinés, et doivent aussi l’etre naturellement et necessairement. La Regie a
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séparé la derniere, pour en faire un poste de confidence. Le deuxieme de ces
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parvenus fut un certain Valtier, connu par des infamies et rechutes, creature
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de ce Magnier, que ma Patrie a vu arriver en haillons de gueux et s’en aller
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avec tout le faste d’un marquis. Ah quel conte! – que celui de sa Direction!
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L’Inspecteur present est le quatrieme – – il reçoit en appointemens 45 ecus
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et 4 pour les frais de bureau par mois; il jouit d’un logis franc, participe au
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bois des postes et se plaint hautement d’avoir perdu par la reduction recente
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des Tantiemes, gratifications etc. 500 Ecus par an.
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Mes appointemens, qui me sont payés chaque mois en pieces de 3 gr. de
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Prusse sont 25 Ecus et 1¼
frais
pour le frais de bureau. Par la disproportion
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progressive du rapport des monnoies au prix des denrees cette recette repond
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par une frugalité claustrale à la depense courante de mon menage et aux
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charges publiques.
S. 2
Un petit bousilleur d’Inspecteur-general nommé Depuy retrancha à mon
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antecesseur et au Receveur du Licent quatre chambres de leur logis.
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L’Inspecteur présent, qui usurpe le logis du Receveur, a été retabli dans la possession
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de ses deux chambres et les reparations lui ont été probablement allouées;
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pendant que je suis reduit à deux chambres pendant l’hiver avec une famille
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de 4 enfans – – –
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Après avoir resigné à tous les émolumens de mon antecesseur pour l’amour
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du repos et pour m’epargner l’embarras de suivre les drapeaux d’une aigle
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à deux têtes, il ne m’est resté qu’un seul et unique emolument sous le vilain
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mot hollandois Fooi, qui signifie en allemand
Bier oder Trinkgelder.
C’est un
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don gratuit, que les maitres de vaisseaux ou plûtôt les marchands payent aux
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peagers en prenant leur congé; c’est une usance presque universelle dans tous
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les ports de l’Europe et d’une ancienneté immemoriale. L’Electeur George
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Guillaume en fit la fixation à 3 Ecus, monnoye forte, pour les navires, qui
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passent le detroit du Nord, à 1 Ecu et ½ pour ceux de la Mer Baltique et ¼
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d’ecu pour les moindres batimens. Le Roi Frederic Guillaume de glorieuse
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memoire modera ce benefice à 3 gr. de Pr. par Last et lorsqu’un de mes
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antecesseurs avec le teneur de livres appartenant au Magazin du Licent se
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plaignirent de leur exclusion, ce Monarque aima mieux accorder en leur
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faveur une quatrième gros que déroger à la part des autres Employés. Enfin
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cette douceur a été toujours regardée comme la partie casuelle de notre Salaire
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modique, n’a jamais été comptée aux produits des caisses Royales et ne peut pas
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non plus étre confondue avec les arrangemens precaires de nouvelle date.
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La Regie n’a pas seulement altéré le partage présent par la concurrence de
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tant d’Employés postiches et de confidence, dont les appointements excèdent
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déja les anciens, mais a diverti
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/
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:
7
/
32
: ¼– Enfin après le succès de ces
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fractions toute la partie casuelle de notre Salaire fut declaré de bonne prise depuis
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le Novembre dernier malgré l’ordre du Cabinet du 31 Juillet 1774 par lequel
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les appointemens anciens et tous les emolumens legitimes ont été garantis.
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Quoique les droits des péagers et des pilotes soyent fondés sur les mêmes
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Ordonnances et Loix, Mr. de la Haye de Launoy les a partagé en deux par un
S. 3
coup d’autorité arbitraire, sans aucun egard à leur vigueur actuelle. L’une
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moitié de ces Loix mutilées a été ratifiée par lui en faveur des pilotes, dont la
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querelle auroit été poursuivie par la Chambre des guerres et des domaines.
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L’autre moitié de ces Ordonnances enfreintes attend le Jugement du
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SALOMON DU NORD, comme les deux femmes juives de mauvaise vie dans leur
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procès fameux.
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Le BON DIEU, qui est GRAND et FORT, sans étre connu, convertira
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enfin le
coeur
du PERE envers les enfans du Royaume, et le
coeur
des enfans
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envers le PERE de la PATRIE, avant que le jour grand et terrible de l’Eternel
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vienne et frappe la terre à la façon de l’interdit –
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C’est avec la devotion la plus religieuse, loyale et profonde que je suis
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Sire
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De Votre Majesté
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le très-humble et très obeissant vassal
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Königsberg in Preußen
Johann Georg Hamann.
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den 1 Jänner
1783.
Packhofverwalter.
S. 475
Randbemerkungen auf der Abschrift von Hamann:
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Neben dem Absatz HKB 682 (V 1/20–24) „Mes appointemens […] publiques.“:
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Seit dem
Junii
83 bekomme ich nur: 75 gl: – monathliche Schreibgebühr
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Neben dem Absatz HKB 682 (V 2/7–23) „Après avoir […] date.“:
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Nach gänzlicher Absonderung der
Admiralität
von dem
Licent
unter ihre
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beyderseitige
Ressorts,
verlor mein Vorgänger zwar Sitz und Stimme in
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der
Admiralität,
soll aber noch einige
emolumenta
genoßen haben z. E.
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von den Bordingen, um deren Ertrag ich mich eben so wenig bekümmert
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habe, als ich weiß, wer sich denselben zugeeignet haben mag.
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Bei HKB 682 (V 3/7) „connu“:
Job XXXVI.
26.
11
Bei HKB 682 (V 3/10) „l’interdit“:
Mal. IV.
5, 6.
Provenienz
Abschrift mit späteren Randbemerkungen von Hamanns Hand. Original verschollen. Letzter bekannter Aufbewahrungsort: Staats- und Universitätsbibliothek Königsberg. Text nach einem Negativ von Hamanns Abschrift in der Universitäts- und Landesbibliothek Münster, Signatur: Hamann-Nachlass, Kaps. 1, 19.
Bisherige Drucke
ZH V 1–3, Nr. 682.
Textkritische Anmerkungen
Der Brieftext wurde anhand der überlieferten Quellen (vgl. Provenienz) kritisch
geprüft. Notwendige Korrekturen gegenüber dem in ZH gedruckten Text wurden vorgenommen und sind
vollständig annotiert. Die in den beiden Auflagen von ZH angehängten Korrekturvorschläge werden
vollständig aufgelistet, werden aber nur dann im Text realisiert, sofern diese anhand überlieferter
Quellen verifiziert werden konnten.
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3/8 |
coeur |
Geändert nach dem Negativ in Münster; ZH: cœur |
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3/8 |
coeur |
Geändert nach dem Negativ in Münster; ZH: cœur |
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3/16 |
1783. ]
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Geändert nach der Handschrift; ZH: 1783 |