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Mémoire secret.
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Ce fut le mercredi des cendres que ma commission arriva et j’obtins 
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avec l’extreme onction de mon ancien employ l’octroi d’aller le 
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lendemain à mon nouveau poste. 
Samedi
 Trois jours après je sentis la 
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recidive d’une fievre.
S. 331
Malgré mes souffrances je me forçai à sortir toute la semaine suivante, 
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parceque le beau-pere de mon antecesseur, un de nos celebres 
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Avocats et Procureurs me fit attendre d’un jour à 
l’
autre pour me faire la 
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remise des effects du Roi. Le 22 Fevrier midi je succombai à mon mal et 
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ne fus plus en état de me tenir sur mes pieds. 
6
Je 
fis
 voulois essayer le 24 du meme mois l’impossible de me lever; 
7
lorsque Mr. de Marvilliers et le S
r
 Pinnow teneur des livres et vicaire de 
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mon bureau (contigu au sien pour la connexité de nos expeditions) 
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eurent l’attention de me defendre la sortir par un des porteurs du Licent 
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par
 en me rassurant de ne pas exposer ma santé 
en me rassurant sur 
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sans aucune necessité
 et que ma necessité n’etoit necessaire ni par les 
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expeditions dans la saison morte ni pour la remise. 
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Après avoir gardé 3 semaines et mon lit et ma chambre je 
etois en 
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etat
 fis le premier essay de sortir le 17 Mars, où j’appris que la remise 
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du petit depot
pour
des objets saisis avoit
 été faite pendant les 
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premiers jours de ma maladie par le Bailli Sturz, un des beaux-fils de 
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mon antecesseur à Mr de Marvilliers et celui-cy m’en remit sur le champ 
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le procès verbal et les objets y specifiés en me prevenant que les heritiers 
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retenoient encore en leur garde le livre de la 
recette des deniers
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d’enmagazinement
 avec les 
decharges
 pieces justificatives y 
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appartenantes. 
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En meme tem A la remise
 le Bailli avoit enlevé 
à la une chetif et
un
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vieux et mechant canif, fourni selon la presomtion par le frais du 
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Bureau; c’est  
 pourquoi j’en fis me plaindre à Mr. de Marvilliers en 
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presence de tous les Employés de son Bureau; mais la vraye proprieté de 
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cette bagatelle 
fut
 ayant été reclamée publiquement par un 
ami du 
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defunt et
 tiers tout le badinage me fut du moins utile pour deviner le 
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caractere 
de mon nouveau pays
 de mon nouveau monde 
je profitois de
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Encouragé de tous cotés à 
s
 payer la visite à la veuve de mon 
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antecesseur, je plaidai la sensibilité de ma constitution 
et ayant fait 
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inoculer ma fille cadette la petite verole la maladie de ma famille re 
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dent
 et la petite verole que j’avois faire inoculer à ma fille cadette mais 
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je fus prevenu le mardi de la semaine sainte par 
le Docteur en Medecine 
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Laubmeier, double
 l’autre beaufils de mon antecesseur 
le Docteur en 
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Medecine
 le Docteur Laubmeier. Parceque nos Peres ont cultivé une 
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amitié tres cordiale je fus charmé de sa visite imprevue et je lui fis toutes 
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les ouvertures avec un enthousiasme de bonne foi. Le Medecin
S. 332
m’
entendit en se faisant
 avoue son embarras de s’arreter plus longtems dans 
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une chambre contagieuse et il etoit allé à la campagne où il possede une 
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terre, lorque je 
voulus
 passai le lundi des paques 
chez lui
 sa maison 
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en retournant
 après le sermon pour lui retourner mon compliment. 
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Le 1 du cour. je fis ma premiere visite à la D
e
 Blom pour prendre en 
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evidence les êtres de mon logis 
en evidence
. J’eus lieu d’y regretter 
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infiniment la perte de deux appartemens employés par les nouveaux 
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arrangemens de Mr l’
Inspecteur
 de Roi au Bureau des teneurs des 
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livres et à l’etablissement d’un nouveau Magazin 
nouveau
. La veuve 
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de mon antecesseur me combla des politesses, sollicita un delay de 8 jours 
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et me demanda le plus petit coin de la maison e
n
t m’en abandonna 
12
nt
 tout le reste, 
parce
 attendu que les fourneaux neufs etc de son 
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nouveau logis ne lui 
convenoient pas encore
 conviendroient point. 
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Elle me deploya toute l’eloquence du Barreau et de la Chaire, que je 
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n’aime mieux que celle des halles: J’agreoi sa demande mais 
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N’ayant point 
d’envie
 le courage de vivre avec 
cette femme
 un 
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serpent sous le même toit et n’etant pas toujours le maitre ni de ma 
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langue ni de ma plume je recourus à un de mes amis, qui me dicta avec 
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tout le sangfroid possible le Billet cy-joint en copie avec 
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Elle me fit la reponse jointe en originale et je me servis le meme ami 
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pour lui faire la reponse cottée C. à la quelle elle repliqua par la 
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cotte 
Verte
. 
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Il appert par ces pieces originales, que la famille de mon antecesseur me 
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demande plus de 1000 fl. en bonification, dont je ne suis 
pas incapable 
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ni le titre ni
pas
 tout a fait 
capable
 de demeler et les titres et les moyens. 
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Il s’agit d’une place appartenante à la maison du Roi que le Roi a 
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abandonné aux Employés du Licent pour en faire leur usage un potager 
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m
 jardin.
 Le Directeur, le Garde Magazin et le Receveur jouissent 
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d’un benefice 
et en quelque part le plus ancien des teneurs des livres 
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du Licent.
 d’un franc logis 
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Le Roi a abandonné
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Je ne veux ni une cab
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Personne ne
 Je respecte 
plus
 la proprieté de 
son voisin
 mon 
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prochain 
que moi
 comme la mienne et 
ainsi je n’ai point
 et je suis 
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bien loin de convertir 
ni après pour
 les meubles 
ni pour
 et les 
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paradis 
que mes
 de mes antecesseurs 
et
 ou de mes voisins. 
sont en état 
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d’acquerir et
 Mais je ne saurais encore pas deroger à la proprieté de mes
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successeurs, qui ont été dejà privés de deux appartemens, qui le Garde 
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Magazin a perdu par la qualité de Conseiller d’Amirauté et le Receveur 
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du Licent par celle de Conseiller des guerres. 
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Je ne demande que la place que le Roi a accordé à mes antecesseurs 
5
pour leur bon plaisir en me soumettant à resigner 
à toutes payer ce que 
6
le Conseiller Blom a payé.
 aux nouvelles acquisitions que mes 
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antecesseurs ont faites de leur propre bourse ou à payer la même valeur, que 
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mon antecesseur a payé au sien. 
dont les heritiers sont dits n’avoir reni
9
en permettant aux heritiers de faire retirer tout ce 
Je me soumets à 
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abandonner tout
 qu’ils peuvent du jardin. Pour quel effect je leur ai 
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meme voulu abandonner la recolte de ce qu’ils ont semé sans m’opposer 
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en aucune maniere à toutes les mesures qu’ils peuvent prendre pour leur 
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dedommagement et meme à mon prejudice sans en mur 
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Tout le monde qui m’a parlé de nouvelles pretendues acquisitions 
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faites par
 à l’egard du terrain m’a assuré que le 
s heritiers du
 feu 
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Conseiller Blom n’a payé que 60 Ecus aux heritiers de son antecesseur et 
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la veuve a eu effronterie de me vouloir faire avaler le grossier mensonge 
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que son mari lui avoit toujours assuré avoir payé 500 fl. sans être en etat 
19
d’en justifier. 
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Elle s’appuye simplement de l’exemple du successeur du feu R
veur
 du 
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Licent Labuk dont la veuve est dite avoir reçu la somme de 520 Ecus. 
22
Cet exemple à été bien prejudiciable au R
veur
 qui n’ayant pas été en état 
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de rembourser cette somme considerable, a été exclus de son logis 
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legitime, dont le possesseur present a declaré en ma presence qu’au cas qu’il 
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seroit remplacé par un ordre de l’Adm. Gen. il ecriroit tout droit au 
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Cabinet pour y 
demander
 la proprieté de ce bien-fonds en 
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dedommagement des frais qu’il a faits à titre d’amelioration. 
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Voilà l’abus où ces conventions privées tirent
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J’abhorre toutes les conventions privées et particuliers et toutes les 
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voyes equivoques d’aggrandir ma fortune. Je viens de vendre ma maison 
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pour 3400 fl. qui m’a couté 4200 fl. et j’y ai depensé en reparations plus 
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de 2000 fl. 
33
Monsieur 
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J’ose Vous
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Ma confiance à Votre protection genereuse
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Je m’emancipe de Vous confier un Memoire ou espece de Journal, qui
S. 334
contient 
des
 un recit veridique des faits les plus simples et de mes 
2
sentimens les plus intimes, sans avoir eu ni le tems ni la force de digerer 
3
toutes les idées qui m’absorbent
.
 dans 
mon situation presente
4
l’embarras de 
 je 
m’abandonne
 recours à Votre 
protection
5
penetration et 
humanité
 condescendance genereuse 
pour être dirigé 
6
maintenu dans tous les droits de mon 
nouve
 employ, que je dois à Votre 
7
bienveillance en et
 pour être 
mieux, averti
 eclairé sur mes 
8
involontaires de 
mon zele jalousie defiance mes pretentions
 m
a
9
indiscretion intestina
 bonne volonté ou 
pour etre maintenu
 protegé dans 
10
tous les droits de mon nouvel employ, 
dont que je dois Vous m’avez 
11
fait la grace
 contre les pieges de ceux, qui 
m’envient le
 me semblent 
12
envier la jouissance de Vos bonnes graces et 
l
 mon interet 
13
extraordinaire que Vous avez daigné prendre de ma satisfaction
 singulier de 
14
Vous devoir ma conservation 
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J’ai l’honneur d’être avec le plus profond respect Monsieur Votre 
16
tres humble et tres obeissant Serviteur.
Provenienz
 Druck ZH nach den unpublizierten Druckbogen von 1943. Original verschollen. Letzter bekannter Aufbewahrungsort: Staats- und Universitätsbibliothek Königsberg, Msc. 2552 [Roths Hamanniana], II 90. 
Bisherige Drucke
 ZH III 330–334, Nr. 493. 
Textkritische Anmerkungen
Der Brieftext wurde anhand der überlieferten Quellen (vgl. Provenienz) kritisch
                geprüft. Notwendige Korrekturen gegenüber dem in ZH gedruckten Text wurden vorgenommen und sind
                vollständig annotiert. Die in den beiden Auflagen von ZH angehängten Korrekturvorschläge werden
                vollständig aufgelistet, werden aber nur dann im Text realisiert, sofern diese anhand überlieferter
                Quellen verifiziert werden konnten.
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                                     nouve ]
                                
                             | 
                            
                                     Korrekturvorschlag ZH 1. Aufl. (1957):  lies nouvel    Korrekturvorschlag ZH 2. Aufl. (1988):  nouvel  |