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S. 317
Kgsberg le 6 Avril 777.
2
Messieurs,
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Ce fut le
12 Fevr.
mercredi des cendres que ma commission arriva
4
et le lendemain la Direction Prov. m’accorda après avoir reçu l’extrême
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onction de mon ancien emploi
et j’obtins avec l’extreme onction
et
la
6
permission d’
entrer
aller le lendemain
à
mon nouveau poste.
Le
samedi
7
de la meme semaine
je sentis la
nouvelle
recidive d’une fievre.
8
Malgré mes souffrances je me forçai à sortir toute la semaine suivante, parce
9
que
en les heritiers
le beau-pere de mon antecesseur un de nos plus
10
celebres Avocats et
Conseiller celebre de
Procureurs me fi
rent
t
11
attendre d’un jour à l’autre
après
de faire la remise des effets du Roi-
12
Midi
Le 22 Fevr. midi je succombai à mon mal et
Le 22 l
ne
etois
13
fus plus en etat de me
bouger après midi
tenir sur mes pieds.
14
Je
voulu faire le 24
du m
du meme mois l’impossible
et etois
15
sur le point de
de me lever lorsque Mr l’Inspecteur de Marvilliers et le
16
S
r
Pinnow teneur des livres et vicaire de mon
poste
bureau
qui est
17
combiné
avec
immediatement avec le
s
mien pour
les expeditions
18
la connexité de nos expeditions, eurent l’attention de me defendre la sortie
19
pour ne pas exposer ma santé en me rassurant – –
20
Enfin Monsieur après avoir gardé
douze jours
3 semaines mon lit et
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ma chambre j’etois en etat de faire ma premiere sortie le 17 Mars. La
22
remise
de la
chambre
du depot pour les objets saisis
avait été
23
faite pendant les premiers jours de ma maladie par
les heritiers
le
24
Bailli Sturz, un des beaufils de mon antecesseur à Mr de Marvilliers
25
et celui-cy m’en remit sur le champ le procès verbal et les objets y
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specifiés.
27
Mr. l’Inspecteur me prevint que les heritiers de mon antecesseur
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voulaient
devoient encore retenir
des
en leur garde le livre de la recette
29
des
deniers d’enmagazinement
avec les decharges y appartenantes et
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parceque cet article etoit porté sur le procès verbal et dependoit de son
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arbitre, je lui fis seulement des remontrances que les heritiers avoient
32
en mauvaise grace d’enlever un chetif et vieux
et chetif
canif
du
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Bureau, parceque la presomtion
fourni
par le
probablement par les
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frais
du Roi accordés pour ces utensiles
du Bureau. La proprieté de
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cette bagatelle fut reclamée par un Employé ami du defunt et le badinage
S. 318
me fit
deviner le caractere
utile pour deviner le caractere de mon
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nouveau monde.
3
Encouragé de toutes parts d’aborder la veuve de mon antecesseur, je
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plaidai la sensibilité de ma santé affaiblie encore et me resolus à lui faire
5
mon premier compliment dans
un jour de
la grande semaine. Ayant
6
fait inoculer ma fille cadette je
mes
me fis un scrupule de faire cette
7
visite le lundi de la semaine sainte et j’etois prevenu par
l’autre un
8
Docteur en Medecine
l’autre des beaux-fils de mon antecesseurs, Docteur en
9
Medecine que je fus charmé de reconnaitre chez moi, parceque nos Peres
10
ont
été des
cultivé une amitié très cordiale. Je lui fis les excuses de
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mon delay à l’egard de la visite que je devois à la veuve. Je lui declarai
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que je ne
manquerai pas
prendrai mon logis en evidence qu’apres Paques
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que je venois de vendre ma maison, qui m’avoit couté
oit
plus de
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2000 Ecus pour la moitié par la valeur et que je n’etois embarassé que
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de pouvoir au plutot possible entrer en possession de mon nouveau logis.
16
Pour le jardin y appartenant on n’avoit tant battu les oreilles par des
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avis contradictoires que je n’etois en etat de m’en former aucune idée
18
juste et que par egard aux heritiers je ne voyois point d’autre ressource
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que de leur abandonner encore la recolte de ce qu’on y avoit sémé; que
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je n’etois pas jardinier, que je n’aurois pas même le loisir
cette
le
21
premier an de me soucier du jardin; que dans la saison morte je n’avois pas
22
encore eu
le loi
l’opportunité de me routiner dans la pratique de mes
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Registres où j’etois aussi neuf qu’un ecolier; que j’aurai besoin de toutes
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mes heures perdues pour arranger après dix années de desordre mes
25
papiers et ma bibliotheque, que j’avais sauvé du naufrage par un miracle
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et que toute ma conservation en avoit l’air et le prix à mes yeux – Enfin
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je lui parloi avec toute la chaleur d’un homme sensible et
on oil
28
sincere, qui abhorre toutes les conventions et affaires de famille et qui etoit
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determiné, que ses heritiers n’auroient rien à demeler avec mon
30
successeur, et qui ne sacrifient rien de ce qu’il pouvoit et vouloit perdre
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après tant de saignées qu’il m’avoit fallu subir
et ou
j’ai failli de perdre
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tout mon sang et argent – Mr le Docteur etoit embarassé de sejourner
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plus longtems dans une chambre contagieuse
et
vis à vis d
e mon
’un
34
enfant
verolé
boutonné et il etoit allé
voir sa terre
à la campagne ou
35
il possede une terre, lorsque je voulus faire mon compliment le lundi des
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Paques en retournant de l’eglise.
37
Le 1
er
du cour. je fis ma premiere visite chez sa belle-mere maratre
S. 319
pour
lui demander
prendre les
logis
êtres de mon logis en evidence.
2
J’eus lieu de plaindre la perte de deux appointements employés
3
maintenant au Bureau des teneurs de livre et au Magazin nouveau. Me Blom
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me combla de douceurs, sollicita un delay de 8 jours parceque
un mit
5
son nouveau logis n’
lui
accommodoit pas encore sa santé delicate à cause
6
de nouveaux fourneaux etc. Elle
me laissa le choix
me demanda seulement
7
le plus petit coin pour sa retraite pendant que je serois le maitre d’occuper
8
tout le reste de
la
ma maison. Elle me deploya toute l’eloquence du Barreau
9
et de la Chaire – que
par
par malheur je n’aime
aussi
mieux que celle des
10
Halles.
11
Monsieur
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Je suis combien je Vous dois Vous savez qu’en m’à voulu distraire
13
60 Ecus de mes appointements et qu’on me a charger d’une caution, dont
14
mon antecesseur a été dispensé en egard de so
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J’ose Vous confier
le nouveau labyrinthe
un detail de nouveaux
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embarras ou je me trouve egaré sans
y avoir
voir aucune
ressource
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issue d’echapper aux pieges
qu’on me tend
dont je
fuis
crois être
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environné. Je me defie de mon propre jugement et je crains d’etre la
19
dupe de ma fantaisie ombrageuse.
Faute de tems
C’est
faute de tems
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et
autant par necessité que par
modestie
confiance
que je
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m’emancipe de Vous confier un Memoire en espece de Journal, qui contient des
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simples faits et mes sentimens les plus intimes.
sans avoir
Je n’ai pas
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eu ni le tems ni la force de digerer et delier mes idées
et de peser
24
Il s’agit en premier lieu si un Employé qui jouit d’un logis franc et
25
d’une place
Ein weiterer Entwurf an die Generaladministration. Provenienz: Original verschollen. Letzter bekannter Aufbewahrungsort: Staats- und Universitätsbibliothek Königsberg, Msc. 2552 [Roths Hamanniana], II 90):
439/4
Memoire
.
5
Ce fut le mercredi des cendres que ma commission arriva.
6
Après
l’extrême onction
de mon ancien employ j’obtins l’octroi
7
d’aller le lendemain à mon nouveau poste. Trois jours après je
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sentis la recidive d’une fievre.
9
Malgré mes souffrances je me forçai à sortir toute la semaine
10
suivante, parceque le beau-pere de mon antecesseur, un de nos
11
plus celebres Avocats et Procureurs me fit attendre d’un jour à
12
l’autre pour me faire la remise des effets du Roi. Le 22 Fevr. midi
13
je succombai à mon mal et ne fus plus en état de me tenir sur les
14
pieds.
15
Je fis l’impossible de me lever le 24 du dit mois; lorsque Mr
16
l’Inspecteur de Marvilliers et le Sr Pinnow teneur des livres et
17
vicaire de mon bureau (contigu au sien pour la connexité de nos
18
expeditions) eurent l’attention de me defendre la sortie par un des
19
porteurs du Licent en me rassurant de ne pas exposer ma santé,
20
parceque ma presence n’etoit pas necessaire ni pour la remise ni
21
pour le travail –
22
Après avoir gardé 3 semaines et mon lit et ma chambre je fis
23
le premier essay de sortir le 17 Mars, où j’appris que la remise
24
du petit depot des objets saisis avoit été faite dans les premiers
25
jours de ma maladie par le Bailli Sturz, un des beaux-fils de mon
26
antecesseur à Mr. de Marvilliers et celui-cy me remit sur le champ
27
le procès verbal et les objets y specifiés en me prevenant que les
28
heritiers retiendroient encore en leur garde le
livre de la recette
29
des
deniers d’enmagazinement
avec les pieces justificatives y
30
appartenantes. Je n’ai fait que la recette de deux postes pendant
31
tout le tems et le livre où ils doivent être chargés, se trouve entre
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les mains de la famille.
33
Le Bailli susmentionné avoit encore enlevé à la remise un vieux
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et méchant canif, que j’avois lieu de presumer avoir été fourni
S. 440
par les frais du Bureau; c’est pourquoi je fis mes plaintes d’une
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saisie si frivole à Mr. de Marvilliers, mais un autre Employé
3
reclame la proprieté de cet utensile et la bagatelle me fut utile pour
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deviner le caractere des gens.
5
Encouragé de tout le monde à payer ma visite à la veuve, je
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plaidai la sensibilité de ma constitution alterée et l’inoculation de
7
la petite verole que j’avois faite faire à ma fille cadette. Je fus
8
prevenu le mardi de la semaine sainte par l’autre beau fils de
9
mon antecesseur, le Docteur en Medecine Laubmeier. Parceque
10
nos Peres ont cultivé une amitié bien cordiale, je fus charmé de
11
cette visite et dechargeai tout mon coeur. Le lundi de Paques en
12
sortant de l’eglise je passai la maison du Docteur pour lui
13
retourner mon compliment; mais il etoit allé à la campagne où il possede
14
une terre.
15
Le 1er du mois courant je fis ma visite à la D
e
Blom pour
16
prendre en evidence les étres de mon logis affecté à ma place de Garde-
17
Magazin. On me comble de politesses, sollicita un delay de 8 jours
18
et me demanda le plus petit coin de la maison en m’abandonnant
19
tout le reste. Le pretexte etoit, que les fourneaux neufs et que son
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hote avoit fait faire, ne conviendroient pas à une santé delicate.
21
J’agréai sa demande mais n’ayant point le courage de vivre sous
22
le même toit avec une femme, qui me deploya toute l’eloquence du
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Barreau, de la Chaire et des Halles et n’étant pas toujours le
24
maitre ni de ma langue ni de ma plume je recourus à un de mes
25
amis pour me dicter avec tout le sangfroid possible le billet
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cyjoint en copie sous la cotte A.
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Ayant reçu la reponse jointe en original sous la cotte B je me
28
servis du même ami pour la cotte C et obtins la replique sous la
29
cotte:
Verte
.
30
Il appert par ces pieces originales, que la D
e
Blom demande
31
1000 fl. environ en Bonification.
Provenienz
Druck ZH nach den unpublizierten Druckbogen von 1943. Original verschollen. Letzter bekannter Aufbewahrungsort: Staats- und Universitätsbibliothek Königsberg, Msc. 2552 [Roths Hamanniana], II 90.
Bisherige Drucke
ZH III 317–319, Nr. 487.