490
322/7
Mrs

8
Le nouvel employ de Garde-Magazin, que Vous m’avez fait la grace

9
de conferer et que j’ai adoré comme le port de ma vie,
m’
est devenu

10
de mon repos et une source de mille chagrins et degouts. –

11
La veuve de mon antecesseur est fille d’un de nos plus notables

12
avocats et procureurs, belle-mere maratre d’un Bailli du Roi et d’un Docteur

13
en Medecine et belle-soeur d’un Chirurgien-Major au Regiment des

14
Dragons. Toute cette famille m’est tombée sur les bras et
je veux suis

15
tout seul me abandonné à
leurs
ses chicanes, violences et
manoeuvres

16
rancunes
tracasseries –

17
Une mala L’extreme onction de mon ancien poste m’attira une

18
maladie compliquée et la recidive de la quartane, ainsi je n’etois pas en etat

19
le fut le mardi d’après Paques que je payais ma premiere visite à la

20
D
e
Blom pour prendre mon logis en evidence

21
Ayant reçu l’extreme onction de mon ancien poste je succombai enfin

22
à une maladie compliquée et
enfin
à
la
recidive de la fievre

23
quartaine; ainsi je n’etois en etat que le Mardi de Paques de
lui
payer

24
ma premiere visite à la D
e
Blome,
qui
pour prendre mon nouveau logis

25
en evidence et pour lui marquer mon
empressiment
besoin d’y
aller

26
demeurer. Elle me demanda le
petite
plus petit coin pour une huitaine,

27
parceque
elle ne voulut pas exposer sa santé dans son nouvea
son

28
logis venoit d’etre
hote avoit fait des reparations dont la fraicheur ne

29
conviendrait pas à sa santé. Mais en meme tems cette femme m’etata

30
tant son esprit et son caractere que j’avois peur de demeurer avec elle

31
sous le même toit;
et
c’est pourquoi je lui accordai le delay
desai
de

32
8 jours par le billet cy-joint en copie mais sous la condition expresse,

33
que je ne seroi pas en etat d’entrer en possession qu’après son delogement

34
Mais ayant eu les oreilles echauffées par ses pretensions vagues des

S. 323
bonifications je lui demandai une specification detaillée, dont le total

2
montait selon sa reponse jointe en original à 176 fl.

3
Parceque cette femme avoit eu l’esprit de m’en vouloir faire accroire

4
que son feu mari avoit payé à son antecesseur 500 fl. pour le jardin

5
appartenant
à mon
au logis franc, et que cet article qu’elle avoit tant

6
proné dans ma visite etoit tout à fait omis dans sa
billet
Specification,

7
j’etois necessité de lui
demander
ecrire un second billet,
auq
et par

8
sa reponse il appert
que le total de ses p bonifications montoit à 1104 fl.

9
la deduction ecrite
qu’elle demandoit pour le jardin 972
Ecus
fl.
y

10
compris une petite maisons
et que le total de ses pretensions excedoit

11
de
1100 fl.


12
Messieurs,

13
Vous savez que L
e nouvel
emploi de Garde-Magazin
de la Douane,

14
que je dois à Votre grace
n’a
yant pas
rien ajouté à mes

15
appointemens, et que le franc logis, qui y est affecté est presque l’unique le plus

16
grand emolument de
cette mon
ce poste
présent
que je dois à Vo
tre

17
grace singuliere
s bonnes graces. Un jardin est l’appartenance et

18
dependance
immediate
de cette maison
et du territoire fonds
du Roi il

19
n’existe aucun autre titre de possession que celui,
par lequel je reclame

20
que
par lequel
je suis entré en possession
la maison

21
On m’en prive

22
La veuve et les heritiers de mon antecesseur cherchent à m’exclure de

23
ce jardin et n’en ont pas seulement retenu la clé mais y exercent meme

24
tous les actes de la proprieté directe
et utile
. Je leur
cede
permis

25
à
de retirer
les
tout ce qu’ils peuvent des parterres de fleurs

26
et des couches de fermier et ils se sont
de
prevalus de cette connivence

27
pour m’exclure entierement de ce jardin, où personne ne peut entrer

28
qu’en passant par ma bassecour.

29
Le territoire est un domaine du Roi et il n’existe
aucun autre titre

30
de possession que celui d’appartenance de la maison affecteé à mon

31
emploi
par

32
Le seul pretexte de la veuve est une bonification que feu son mari a

33
fait à un heritier son antecesseur et
qui
dont la somme n’a monté qu’à

34
20 Ecus selon les meilleures informations que j’ai été en etat d’en retirer;

35
mais on me demande 326 Ecus,
par
comme je suis à même de

36
constater par les billets.

S. 324
Cette injustice me porte à retirer mon offre volontaire et à implorer

2
Messieur
le
Votre protection pour etre
maintenu dans la
mis en

3
possession de tous mes droits à l’egard du jardin en question et


4
Messieurs,

5
Vous savez, que l’emploi de Garde-Magazin que Vous m’avez fait la

6
grace de conferer m’a rien ajouté à mes appointemens
et que
mais le

7
plus grand
et presque
et l’unique emolument de ce poste
que je dois

8
à Vos bonnes graces et lequel j’ai adoré comme le port de ma vie,

9
consiste dans le franc logis et un jardin qui est l’
appartenance
et

10
dependance
de ce principal
du manoir du Roi affecté à mon emploi. C’est

11
le seul titre de possession qui existe


12
Messieurs,

13
Vous savez que l’emploi de Garde-Magazin, que Vous
je dois
m’avez

14
fait la grace de conferer, n’a rien ajouté à mes appointemens; mais le

15
plus grand et presque l’unique emolument de cette place consiste dans le

16
logis franc, dont l’appartenance et dependance est un jardin
dont

17
On cherche à m’en priver et la veuve de mon antecesseur
en
me

18
retient la clé du
ce
jardin en question et y exerce tous les actes meme

19
d’une proprieté directe, sans respecter ni le territoire du Roi ni les termes

20
d’un usufruit expiré par la mort de l’emphiteote, qui ne peut ni demolir,

21
ni emporter ses ameliorations arbitraires ni repeter les impenses

22
arbitraires et utiles
voluptueuses.

23
Malgré ma soumission de faire retirer tout ce qu’on peut
des

24
parterres
et de payer meme une pretendue bonification de 20 Ecus, que

25
mon antecesseur a payé
au sien
aux heritiers du sien, on
pousse me

26
prive entierement de la jouissance d’une appartenance de
l
ma maison

27
sous le pretexte de de la maison
on continue à usurper ce jardin
où on

28
ne peut entrer sans passer ma basse-cour, et outre
l’injustice jusqu’à
en

29
me demandant la somme exorbitante de 326 Ecus,
comme je suis à

30
même d’en faire preuve par les billets
selon les billets de la veuve que

31
je suis toujours en etat de produire. Cette injustice me porte à retirer

32
mon offre volontaire et à implorer Messieurs Votre protection gracieuse

33
et efficace contre ces usurpations et abus
pour etre
et d’etre mis dans

34
la possession pleniere des emolumens et benefices attachés à l’employ et

35
au manoir du Roi et d’etre à l’abus de


S. 325
Messieurs

2
Vû l’egalité des appointemens,
c’est
le droit d’habitation est le plus

3
grand et quasi unique emolument de la place de Garde-Magazin, que

4
Vous m’avez fait la grace de conferer et que je ne cesserai jamais d’adorer

5
comme le dernier port de ma vie. Un jardin est l’appartenance et

6
dependance de mon logis
franc
franc et privilegié


7
Messieurs

8
Une place de jardin est l’appartenance et dependance du
mon
logis

9
franc et vû l’egalite des appointemens ce droit d’habitation est le plus

10
grand et quasi unique emolument attaché à mon employ de Garde-

11
Magazin que Vous m’avez fait la grace de conferer et que je ne cesserai

12
jamais d’adorer comme le port de ma vie.

13
Mais la veuve de mon antecesseur cherche à me frustrer de l
a

14
jouissance
usage du jardin en question
en ayant
dont elle me retient
enu

15
les clefs et continue à exercer
aut
tous les acts d’une
domaine

16
proprieté directe sans respecter ni le territoire du Roi
et mon droit
ni les

17
privileges d’une domaine utile, ni les termes de l’usufruit expiré par
la

18
mort
ma succession

19
Quoique
un
e je ne sache si un emphyteote
ne soit pas autorisé de

20
pourroit demolir les ameliorations dont il a honoré une place du Roi,

21
ni ne puisse pas non plus
en emporter aucuns materiaux, ou en repeter

22
les impenses utiles et voluptuaires je me suis soumis à faire enlever des

23
parterres

Provenienz

Druck ZH nach den unpublizierten Druckbogen von 1943. Original verschollen. Letzter bekannter Aufbewahrungsort: Staats- und Universitätsbibliothek Königsberg, Msc. 2552 [Roths Hamanniana], II 90.

Bisherige Drucke

ZH III 322–325, Nr. 490.